💼🇬🇦 Henri-Claude Oyima : ministre, banquier… jusqu’où peut durer l’équilibre ?

Libreville, mai 2025
Entre le marteau des finances publiques et l’enclume du monde bancaire privé, Henri-Claude Oyima joue un numéro d’équilibriste inédit au sommet de l’État gabonais. Depuis sa nomination comme ministre d’État en charge de l’Économie et du Plan, il n’a pas quitté son poste de président-directeur général de BGFIBank, l’un des groupes bancaires les plus influents de la sous-région. Une double casquette qui soulève de vives interrogations sur les conflits d’intérêts, l’indépendance des politiques économiques et la crédibilité de l’État gabonais dans un contexte de relance post-coup d’État.


🏛️ Une nomination à haut risque institutionnel

La décision d’intégrer Henri-Claude Oyima au gouvernement de transition a été saluée par certains comme un signal fort en faveur du redressement économique. Fort de son expérience dans la finance internationale, Oyima est vu comme l’un des rares technocrates capables de rassurer les bailleurs et investisseurs.

🎙️ « Nous avons besoin de compétence, pas de populisme », justifiait un membre du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI).

Mais cette continuité à la tête de BGFIBank, en parallèle de ses nouvelles fonctions ministérielles, fait grincer des dents.


⚖️ Un équilibre juridique fragile

En l’état actuel, aucune disposition légale claire au Gabon ne semble interdire à un ministre de cumuler une fonction exécutive dans une entreprise privée. Toutefois, cette situation entre en contradiction directe avec les principes de transparence et de neutralité de l’action publique, surtout dans un ministère aussi stratégique que celui de l’Économie.

⚠️ Le Centre gabonais pour la transparence et la gouvernance a exprimé son inquiétude :
« Un ministre qui pilote la politique économique nationale tout en dirigeant la plus grande banque du pays détient une double influence incompatible avec l’intérêt général. »


🏦 BGFIBank : acteur majeur, juge et partie ?

BGFIBank, avec des ramifications dans plusieurs pays d’Afrique centrale, est au cœur de nombreuses opérations de financement public, de gestion de dettes souveraines, de projets PPP (Partenariat Public-Privé)… En conservant la présidence du groupe, Henri-Claude Oyima reste potentiellement juge et partie dans de nombreuses décisions gouvernementales.

Le risque n’est pas hypothĂ©tique : le ministère de l’Économie est directement impliquĂ© dans des arbitrages oĂą BGFIBank est parfois partie prenante, voire concurrente d’autres institutions financières.


📉 Quelle crédibilité auprès des bailleurs internationaux ?

Alors que le Gabon tente de restaurer sa crédibilité financière après des années d’instabilité et de crise post-coup d’État, les partenaires internationaux — FMI, Banque mondiale, agences de notation — attendent des garanties d’impartialité et de rigueur dans la gestion publique.

📢 Un diplomate européen à Libreville confiait récemment :
« Le profil d’Oyima est rassurant, mais la confusion des rĂ´les fragilise la confiance. »


🔍 La pression monte pour un choix décisif

Henri-Claude Oyima peut-il durablement cumuler deux fonctions aussi stratégiques sans compromettre la neutralité de l’action publique ? Pour l’instant, le principal intéressé garde le silence, évitant les médias et les tribunes publiques.

Mais dans les coulisses du pouvoir gabonais, des voix s’élèvent pour réclamer un choix clair. « Le temps du flou est terminé. Le ministre Oyima doit choisir : servir l’État ou préserver ses intérêts privés », martèle un haut cadre du ministère du Budget, sous couvert d’anonymat.


🧭 Conclusion : une épreuve de confiance pour la transition gabonaise

Le cas Oyima pourrait devenir le symbole de la réussite — ou de l’échec — de la transition gabonaise.
Tant que ce double rôle perdure, le doute plane sur l’indépendance des décisions économiques, dans un pays qui tente de rompre avec les vieilles pratiques de connivence entre le politique et les puissances d’affaires.

La transition en cours a promis rupture, éthique, et restauration des institutions. Le moment est venu de traduire ces engagements en actes.


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