1er juillet 2025 – Izmir, Turquie. Le pouvoir turc a déclenché une nouvelle offensive judiciaire contre l’opposition. Le maire d’Izmir, métropole emblématique et dernier grand bastion du Parti républicain du peuple (CHP), ainsi que 104 élus, proches et collaborateurs, ont été arrêtés dans le cadre d’une enquête pour « corruption » et « irrégularités administratives ». Mais pour les soutiens du maire et nombre d’observateurs internationaux, le vrai crime serait politique : celui d’exister face au pouvoir d’Erdogan.
🔍 Izmir, symbole d’une Turquie plurielle
Izmir n’est pas n’importe quelle ville. Troisième plus grande agglomération du pays, c’est le cœur battant d’une Turquie progressiste, laïque et pro-européenne, souvent en décalage avec la ligne conservatrice et islamo-nationaliste d’Ankara.
Le maire aujourd’hui visé, Tunç Soyer, élu en 2019 avec une large majorité, est perçu comme un contre-pouvoir sérieux à Recep Tayyip Erdogan. Il avait notamment accusé le gouvernement d’autoritarisme lors des dernières élections municipales, remportées de justesse par l’AKP au niveau national.
⚖️ Corruption ou répression politique déguisée ?
L’acte d’accusation officiel évoque des « irrégularités dans l’attribution de marchés publics », des « liens avec des milieux mafieux » et des « soupçons de financement illicite de campagnes ».
Mais le CHP dénonce un montage politique, orchestré par les juges proches du régime, visant à neutraliser une opposition populaire avant les législatives anticipées de 2026.
Plusieurs médias turcs indépendants, eux-mêmes régulièrement censurés, évoquent une stratégie de harcèlement judiciaire qui rappelle les vagues de répression de 2016, post-coup d’État, qui avaient vu des milliers de fonctionnaires, enseignants, journalistes et militaires purgés.
🧠L’État de droit en chute libre
Depuis la réforme constitutionnelle de 2017 qui a renforcé les pouvoirs présidentiels, les contre-pouvoirs en Turquie sont devenus quasi-inexistants. Les juges sont nommés directement ou indirectement par le président. Le Parlement est dominé par une coalition AKP-MHP, et la presse est en grande partie aux mains de proches du pouvoir.
La liberté d’expression, la justice indépendante et l’opposition politique sont des piliers affaiblis, voire piétinés.
La Turquie, membre de l’OTAN, mais critiquée par l’Union européenne, reste dans une position ambigüe : partenaire stratégique pour l’Occident, mais aux dérives autoritaires de plus en plus flagrantes.
🌍 Et l’Afrique dans tout ça ?
La situation turque n’est pas sans résonance pour de nombreux pays africains, où les opposants politiques sont également poursuivis, intimidés ou écartés par des manœuvres juridiques. En Tanzanie, en Guinée équatoriale, en Égypte ou encore au Tchad, les procès politiques sont monnaie courante.
Mais la Turquie d’Erdogan reste paradoxalement très prĂ©sente en Afrique, par le biais d’investissements, d’instituts culturels et d’accords militaires. Elle y dĂ©ploie une stratĂ©gie d’influence sud-sud, souvent bien perçue par des rĂ©gimes autoritaires qui y voient un partenaire sans exigences dĂ©mocratiques.
🗣️ Une opposition muselée mais pas vaincue
Malgré ces arrestations, le CHP appelle à la mobilisation pacifique et démocratique. Des rassemblements ont eu lieu à Izmir, Ankara et Istanbul. La société civile turque, bien que réprimée, reste résiliente, connectée et combative.
Des figures emblématiques comme Ekrem İmamoğlu (maire d’Istanbul) ou Meral Akşener (cheffe du parti İYİ) ont dénoncé une opération politique pure. L’inquiétude gagne aussi les chancelleries européennes, qui craignent un nouveau basculement autoritaire de la Turquie, déjà accusée de violer l’État de droit depuis plusieurs années.
📰 Gate Of Africa Magazine, pour une vigilance démocratique
En tant que média libre et indépendant, Gate Of Africa Magazine soutient tous les peuples qui se battent pour la démocratie, la transparence et la justice, quel que soit leur continent. La liberté politique est une condition fondamentale de toute prospérité durable.
Que ce soit à Izmir, Abidjan, Antananarivo ou Dakar, le combat contre l’abus de pouvoir reste une urgence planétaire.
💬 Et vous, que pensez-vous de cette vague d’arrestations ?
Peut-on encore parler d’une démocratie en Turquie ?
Faut-il des sanctions internationales contre les régimes qui oppriment leur opposition ?
Exprimez-vous en commentaire 👇
👉 Continuez à nous suivre pour des décryptages sans langue de bois sur :
📲 https://web.facebook.com/profile.php?id=100086225130254