Le ton est donné. Donald Trump, fidèle à son style controversé, a récemment pris fermement parti pour Vladimir Poutine, affichant une posture qui tranche avec la ligne traditionnelle de Washington sur la Russie. Ce positionnement marque-t-il un réalignement stratégique des États-Unis, visant à détacher Moscou de Pékin dans le grand jeu de la géopolitique mondiale ?
Un virage pro-russe assumé
Depuis son retour sur le devant de la scène politique, Donald Trump ne cache plus son admiration pour Vladimir Poutine. À plusieurs reprises, il a critiqué l’administration Biden pour son soutien à l’Ukraine, affirmant que la guerre aurait pu être évitée s’il était resté au pouvoir. Mieux encore, il a laissé entendre qu’il pourrait réduire, voire couper l’aide militaire américaine à Kiev s’il retrouvait la Maison-Blanche.
Ce positionnement pro-russe suscite de vives réactions en Occident. Certains y voient une simple provocation électorale, tandis que d’autres redoutent un véritable basculement de la politique étrangère américaine en cas de retour de Trump au pouvoir.
Diviser pour mieux régner : le piège tendu à la Chine ?
Derrière cet étonnant rapprochement, une hypothèse stratégique prend forme : et si Washington cherchait à affaiblir l’alliance sino-russe ?
Depuis le début du conflit en Ukraine, la Chine est devenue un soutien essentiel de la Russie, que ce soit sur le plan économique, diplomatique ou militaire indirect. Pékin et Moscou, malgré leurs différences historiques, ont tissé une relation de convenance pour contrer l’hégémonie occidentale.
Mais une Russie plus proche de Washington pourrait fragiliser cet axe Pékin-Moscou. En adoptant une posture favorable à Poutine, Trump pourrait chercher à négocier un assouplissement des tensions avec la Russie en échange d’un éloignement progressif de la Chine.
Cette stratégie, inspirée de la doctrine de Henry Kissinger qui avait, dans les années 1970, rapproché Washington de Pékin pour isoler Moscou, pourrait être inversée sous un second mandat Trump.
Les limites de cette manœuvre
Si cette stratégie semble séduisante sur le papier, sa mise en œuvre serait extrêmement complexe :
- Une méfiance mutuelle : Malgré ses déclarations, Poutine ne fait pas confiance aux États-Unis, encore moins après des décennies de tensions et de sanctions.
- Une dépendance accrue à la Chine : La Russie, affaiblie économiquement par les sanctions occidentales, ne peut plus se permettre de perdre son partenariat stratégique avec Pékin.
- Un choc pour les alliés européens : Un virage pro-russe de Washington mettrait en péril l’unité de l’OTAN et fragiliserait l’influence américaine en Europe.
Vers une recomposition de l’ordre mondial ?
Si Trump concrétise son rapprochement avec la Russie, cela pourrait redessiner la géopolitique mondiale :
- Un affaiblissement de l’Ukraine, privée du soutien militaire américain.
- Un éloignement progressif entre Moscou et Pékin, si la Russie trouve un intérêt économique et stratégique à renouer avec l’Occident.
- Un éclatement de l’unité occidentale, avec une Europe contrainte de revoir sa politique de défense face à une Amérique moins engagée.
Mais une question cruciale demeure : Poutine a-t-il intérêt à jouer ce jeu ? Ou bien préfère-t-il conserver son alliance avec Pékin et capitaliser sur le rejet du leadership américain ?
Le monde pourrait bien assister à un bouleversement stratégique majeur dans les années à venir.
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