Ce mardi, Madagascar a fait un pas de plus dans son cheminement vers la mémoire et la dignité. Trois crânes, conservés dans un musée à Paris depuis la colonisation, ont officiellement été remis au pays. Le retour de ces restes humains, longtemps éloignés de leurs terres, est l’occasion de ce retour sur l’île, témoins d’existences occultées tout au long du XXe siècle plus ou moins selon les phases de la décolonisation.
La restitution des crânes aux communautés malgaches n’est pas un simple acte administratif qui intervient de son plein gré : elle marque l’acceptation partagée du regard de l’autre, confronte les devoirs du vivant aux méfaits du passé et conduit à envisager une voie de réparation symbolique. Les crânes seront non seulement remis aux institutions scientifiques et muséographiques mais seront réintégrés dans les espaces propres aux rites culturels des Malgaches.
Au-delà des territoires concernés par cette initiative, il est ici question du continent dans son ensemble : la restitution des dépouilles, des objets de culte et des biens coloniaux est un enjeu de justice mais également de mémoire et d’honneur. Ce levier permet également aux jeunes générations d’établir un lien avec leur histoire, de comprendre leurs origines et de se redéfinir culturelement face aux plaies du passé.
Cette étape historique illustre l’importance d’un dialogue respectueux entre nations, et démontre que reconnaître les injustices passées est essentiel pour construire des relations basées sur le respect et la mémoire partagée.
Par Aina A. – Gate of Africa Magazine
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