Le Bureau central d’investigations judiciaires (BCIJ) du Maroc a annoncé, ce mercredi matin, le démantèlement d’une cellule terroriste affiliée à Daech, active entre Tétouan et Chefchaouen. Les quatre membres du groupe, âgés de 20 à 27 ans, étaient soupçonnés de planifier des actes violents contre des institutions nationales et de recruter de nouveaux adeptes au djihadisme. Cette opération illustre une fois de plus la vigilance constante du Maroc face à la menace terroriste.
Une opération menée au petit matin
Selon un communiqué officiel du BCIJ, les forces spéciales ont simultanément investi plusieurs domiciles à Tétouan et Chefchaouen ce mercredi 2 juillet à l’aube. L’opération, coordonnée avec la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN), s’est déroulée sans affrontement, mais plusieurs matériels informatiques, armes blanches et documents de propagande djihadiste ont été saisis.
Les quatre suspects étaient étroitement surveillés depuis plusieurs mois après des échanges suspects sur des forums cryptés et des signes de radicalisation accrue.
Les enquêteurs affirment que les membres de cette cellule préparaient des actions terroristes imminentes, visant notamment :
- des bâtiments administratifs locaux,
- des forces de l’ordre,
- ainsi que des symboles culturels et religieux jugés « contraires à la doctrine de Daech ».
D’après les premiers éléments de l’enquête, le groupe avait prêté allégeance virtuelle au soi-disant califat de l’organisation terroriste État islamique et recevait des instructions via des messageries chiffrées. L’un des membres aurait même tenté de fabriquer un engin explosif rudimentaire à l’aide de substances acquises sur le dark web.
Le Rif, et plus particulièrement les régions de Tétouan et Chefchaouen, est depuis plusieurs années dans le viseur des services de sécurité en raison :
- du taux élevé de migration irrégulière,
- des retours de zones de conflit (notamment Syrie et Irak),
- et de l’influence de certaines idéologies salafistes radicales.
Cependant, ces zones ont aussi fait preuve d’une grande résilience, avec l’implication d’associations locales, d’imams modérés et de programmes de déradicalisation menés en lien avec les autorités.
Un modèle marocain de lutte contre le terrorisme
Depuis sa création en 2015, le BCIJ est devenu une référence sécuritaire en Afrique et au Moyen-Orient. Grâce à une combinaison de :
- renseignement préventif,
- coopération internationale,
- formation spécialisée,
- et actions ciblées,
le Maroc a pu éviter plusieurs attentats majeurs et démanteler plus d’une centaine de cellules terroristes. La dernière en date, démantelée en mai à Salé, visait des sites touristiques.
Le pays collabore activement avec des agences comme Europol, le FBI ou encore Interpol, dans le cadre de la lutte mondiale contre Daech et Al-Qaïda.
« Ces jeunes recrues, influencées par les discours haineux en ligne, représentent une menace réelle pour la stabilité du pays », a déclaré un expert en sécurité basé à Rabat.
entre prévention et vigilance renforcée
Ce nouveau démantèlement confirme que la menace terroriste demeure présente, même si elle se fait plus discrète. Le recrutement en ligne, l’auto-radicalisation et les plans d’attaque locaux sont désormais les principales méthodes utilisées par les cellules affiliées à Daech.
La stratégie marocaine, basée sur la prévention, la réhabilitation et le renseignement ciblé, semble efficace. Mais la prudence reste de mise, en particulier dans les régions périphériques, où les jeunes vulnérables peuvent rapidement devenir des proies faciles pour l’extrémisme.
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✍️ AJC‑GOAMag
