Harare veut rejoindre le groupe des économies émergentes pour diversifier ses partenariats et renforcer son développement.
Un tournant géopolitique majeur
Le Zimbabwe vient de franchir une étape décisive en déposant officiellement une demande d’adhésion à la Nouvelle Banque de Développement (NBD) des BRICS. Soutenue par des puissances comme la Russie, le Brésil et l’Afrique du Sud, cette initiative traduit la volonté du pays de diversifier ses alliances économiques et d’échapper à une dépendance excessive aux institutions financières occidentales.
L’adhésion à la NBD serait une porte d’entrée stratégique avant d’intégrer, à terme, le groupe des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud). Le président Emmerson Mnangagwa a déjà entamé des discussions en ce sens, notamment avec Vladimir Poutine, lors du Forum économique international de Saint-Pétersbourg en juin 2024.
Pourquoi les BRICS ?
Face aux sanctions occidentales qui entravent son économie, le Zimbabwe voit dans les BRICS un partenaire de choix pour accéder à de nouveaux financements et élargir ses marchés d’exportation.
➡ Soutien financier : La NBD des BRICS pourrait offrir des prêts et financements moins contraignants que ceux du FMI ou de la Banque mondiale.
➡ Accès aux marchés émergents : En intégrant ce bloc, Harare renforcerait ses relations avec des géants comme la Chine et l’Inde, déjà des partenaires commerciaux majeurs.
➡ Attractivité pour les investisseurs : Une adhésion aux BRICS donnerait un signal positif aux investisseurs internationaux, en montrant que le Zimbabwe s’inscrit dans une dynamique économique stable et tournée vers l’avenir.
Un jeu d’équilibre diplomatique
Toutefois, cette démarche pourrait déstabiliser l’équilibre diplomatique du Zimbabwe. D’un côté, Harare se rapproche de Moscou et Pékin, mais de l’autre, il doit gérer ses relations avec l’Occident, qui observe cette stratégie avec méfiance.
L’Afrique du Sud, membre des BRICS et voisin stratégique, joue un rôle clé dans le soutien à l’adhésion du Zimbabwe. Cependant, la candidature doit encore être validée par les autres membres, un processus qui pourrait prendre du temps.
Quel impact pour l’Afrique et les BRICS ?
L’élargissement du groupe est un sujet d’actualité brûlant. Selon l’ambassadeur sud-africain auprès des BRICS, 13 pays ont déjà officiellement déposé leur candidature. Une intégration du Zimbabwe renforcerait la présence africaine au sein du bloc, aux côtés de l’Afrique du Sud et de l’Égypte.
Alors que les BRICS se positionnent comme une alternative au système financier dominé par l’Occident, l’adhésion du Zimbabwe marquerait une victoire symbolique pour le groupe et ouvrirait la voie à d’autres pays africains désireux de rejoindre cette dynamique.
Reste à voir si cette stratégie permettra à Harare de redresser son économie, longtemps plombée par l’hyperinflation et l’instabilité politique. Le pari est audacieux, mais pourrait s’avérer payant à long terme.
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