Yaoundé – Ce mardi, la lettre adressée par Emmanuel Macron au président camerounais Paul Biya fait écho à un passé longtemps tu. Pour la première fois, la France admet avoir mené « une guerre » au Cameroun contre les mouvements indépendantistes, avant et après l’indépendance en 1960. Ce geste, symbolique mais lourd de sens, touche un pays encore marqué par les blessures coloniales.
Les violences enfin nommées
Dans son courrier, le président français évoque des « violences répressives », brisant ainsi le silence qui entourait cette période sombre. Cette reconnaissance arrive après des décennies de plaidoyers menés par des historiens, des associations et les familles de victimes, qui réclamaient la mise au jour de cette mémoire coloniale.
Un passé qui interpelle
Entre les années 1950 et le début des années 1970, la France a soutenu militairement les autorités camerounaises contre l’UPC et d’autres mouvements indépendantistes. Longtemps minimisées ou qualifiées d’« événements », ces opérations sont désormais officiellement reconnues comme un conflit armé, révélant la réalité du contrôle militaire et de la répression exercée sur le terrain.
Réactions et mémoire
À Yaoundé, population et acteurs de la société civile accueillent ce geste avec prudence. Tous soulignent qu’il ne suffit pas de mots : excusions officielles, dialogue historique et réparations symboliques sont attendus. Cette première reconnaissance pourrait ouvrir la voie à un véritable travail de mémoire, nécessaire pour tourner la page tout en honorant la lutte pour la liberté et la dignité du peuple camerounais.
Aina A. – Gate of Africa Magazine
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