Antugnac, 6 août 2025 – par Aina .A | Gate of Africa Magazine
Dans la vallée, l’odeur de la cendre flotte encore. Des visages fatigués scrutent l’horizon noirci, là où, la veille, les flammes ont dansé sans répit. Dans le massif des Corbières, au sud de la France, un incendie d’une violence rare a consumé plus de 12 000 hectares en moins de 24 heures, emportant avec lui des vies, des forêts, et des repères.
Le feu s’est déclaré mardi après-midi, attisé par un vent sec et des températures caniculaires dépassant les 40 degrés. En quelques heures, des dizaines de foyers ont été évacués dans l’urgence, parfois à pied, parfois avec l’aide de voisins solidaires. Mercredi matin, les autorités annonçaient un bilan tragique : au moins un mort, neuf blessés et des dégâts considérables.
« C’est dramatique, les conifères brûlent comme des torches. On n’a jamais vu ça ici », confie un pompier volontaire les yeux rouges d’épuisement.
La mobilisation a été massive. Près de 1 200 sapeurs-pompiers ont été dépêchés sur place, appuyés par six avions Canadair et trois hélicoptères bombardiers d’eau. Malgré les moyens, le feu a progressé à une vitesse alarmante, traversant routes, vallons et villages, parfois sans laisser de chance aux habitants.
Dans la commune d’Antugnac, un silence pesant a remplacé les cris et les sirènes de la veille. « Mon verger est parti. Mon hangar aussi. Mais on est vivants, c’est ce qui compte », murmure Jean-Marc, un agriculteur les mains encore couvertes de suie.
Les autorités locales, soutenues par la préfecture de l’Aude, ont mis en place des centres d’hébergement d’urgence. Des centaines de sinistrés y ont trouvé refuge, certains avec leurs animaux, d’autres avec ce qu’ils ont pu sauver.
Au-delà du drame humain, c’est une catastrophe écologique qui s’est jouée. Le massif des Corbières, riche en biodiversité, abritait des espèces protégées et des écosystèmes rares. Une grande partie a été réduite en cendres.
« Ce n’est pas juste un feu. C’est un signal d’alarme. Nos territoires sont de plus en plus vulnérables face au dérèglement climatique », alerte un responsable associatif engagé dans la reforestation.
À l’heure où les pompiers tentent de contenir les derniers foyers, une enquête a été ouverte pour déterminer l’origine de l’incendie. Si la piste criminelle n’est pas écartée, les experts évoquent aussi l’état de sécheresse extrême du sol comme facteur aggravant.
L’Aude panse ses plaies. Et avec elle, une France rurale souvent oubliée, mais aujourd’hui meurtrie.
Aina .A – pour Gate of Africa Magazine
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