Kinshasa, Palais de la Nation – Une rencontre aussi symbolique qu’inattendue s’est tenue ce mardi dans la capitale congolaise : le président Félix Tshisekedi a reçu Martin Fayulu, figure majeure de l’opposition, pour un entretien centré sur la grave crise sécuritaire qui secoue l’est de la République démocratique du Congo.
Cette entrevue survient 72 heures après l’appel solennel lancé par Martin Fayulu, dans lequel il invitait le chef de l’État à « poser ensemble les bases d’une sortie de crise », redoutant une explosion du pays face à l’escalade des violences dans les provinces orientales.
« Le moment est venu de placer l’intérêt de la nation au-dessus des clivages politiques », avait déclaré Fayulu dans son message télévisé.
📍 L’Est, priorité absolue
Les discussions entre les deux hommes ont principalement porté sur la détérioration de la situation sécuritaire dans le Nord-Kivu et l’Ituri, théâtre de violences intenses impliquant notamment les rebelles du M23 et d’autres groupes armés. La menace d’un conflit régional élargi préoccupe la communauté internationale, alors que les tensions restent vives entre Kinshasa et Kigali.
Selon une source proche de la présidence, les deux leaders auraient convenu de mettre en place un mécanisme de concertation nationale, impliquant les forces politiques, la société civile et les autorités religieuses, afin de renforcer l’unité nationale face aux enjeux sécuritaires et sociaux.
⚖️ Vers un apaisement politique ?
Cette rencontre, la première entre les deux hommes depuis l’élection controversée de 2018, pourrait marquer un tournant dans la vie politique congolaise, longtemps minée par des antagonismes profonds. Même si aucun accord formel n’a encore été annoncé, les observateurs saluent ce geste d’ouverture, perçu comme une volonté de bâtir une réponse collective à une crise multidimensionnelle.
« C’est un signal fort : la RDC peut encore éviter le pire si ses leaders se parlent », analyse un diplomate africain basé à Kinshasa.