Alors que la transition politique semblait amorcer une stabilitĂ© relative, le Burkina Faso replonge dans une tension politique vive. La junte militaire au pouvoir a annoncĂ© la suspension « jusqu’Ă nouvel ordre » des activitĂ©s de tous les partis politiques, relançant le dĂ©bat sur le respect des libertĂ©s fondamentales dans le pays.
â Une suspension brutale
Dans un communiqué officiel diffusé mardi soir, les autorités de transition ont ordonné la cessation immédiate de toutes les activités politiques, sans préciser la durée ni les motivations précises. Ce gel concerne aussi bien les réunions que les déclarations publiques ou les manifestations politiques.
Un tel acte marque un recul dĂ©mocratique flagrant, selon de nombreux observateurs nationaux et internationaux. Les partis politiques, piliers du jeu dĂ©mocratique, sont dĂ©sormais rĂ©duits au silence institutionnel, dans un contexte dĂ©jĂ marquĂ© par la lutte contre le terrorisme et les incertitudes sur lâorganisation dâĂ©lections.
â RĂ©actions fermes et appel Ă manifester
En rĂ©ponse, une coalition regroupant plusieurs partis politiques a immĂ©diatement condamnĂ© cette dĂ©cision et a appelĂ© Ă une manifestation nationale ce vendredi, pour dĂ©fendre les libertĂ©s politiques et exiger un retour Ă lâordre constitutionnel.
Les leaders de cette coalition affirment que « la voix du peuple ne saurait ĂȘtre bĂąillonnĂ©e indĂ©finiment », dĂ©nonçant une dĂ©rive autoritaire du rĂ©gime en place.
đȘ Une stratĂ©gie de verrouillage politique ?
Depuis la prise du pouvoir par le capitaine Ibrahim TraorĂ© en 2022, les signaux dâun durcissement du rĂ©gime se sont multipliĂ©s. Cette suspension intervient dans un contexte oĂč la transition militaire tarde Ă fixer une feuille de route claire pour le retour Ă une gouvernance civile.
Certains analystes estiment quâil sâagit dâune tactique pour Ă©touffer toute opposition Ă la prolongation du pouvoir militaire au-delĂ du calendrier initial de transition.
đ Une situation qui interpelle la communautĂ© internationale
La communautĂ© internationale, notamment la CEDEAO et lâUnion Africaine, qui avaient jusque-lĂ tolĂ©rĂ© la transition militaire au nom de la stabilitĂ© sĂ©curitaire, pourrait revoir sa position.
Des appels Ă la pression diplomatique accrue Ă©mergent dĂ©jĂ , notamment de la sociĂ©tĂ© civile burkinabĂš et dâONG internationales qui dĂ©noncent une restriction croissante de lâespace civique et politique.
đ Entre sĂ©curitĂ© et dĂ©mocratie : un Ă©quilibre fragile
Le Burkina Faso, en proie Ă une insĂ©curitĂ© chronique depuis prĂšs dâune dĂ©cennie, doit aujourdâhui trouver un Ă©quilibre entre la lutte contre le terrorisme et le maintien dâun cadre politique dĂ©mocratique.
Car si la sĂ©curitĂ© est une prioritĂ©, elle ne peut justifier lâeffacement total des institutions dĂ©mocratiques, encore moins la mise au silence de toutes les voix critiques.
âïž LâĂ©preuve de vĂ©ritĂ© pour le peuple burkinabĂš
Ce vendredi pourrait marquer un tournant dĂ©cisif : la mobilisation populaire annoncĂ©e sera scrutĂ©e de prĂšs, tout comme la rĂ©action du pouvoir. Une issue violente fragiliserait davantage la lĂ©gitimitĂ© de la junte. Une Ă©coute rĂ©elle des revendications ouvrirait, Ă lâinverse, une porte Ă la rĂ©conciliation politique et Ă la restauration des libertĂ©s.
Et vous, pensez-vous que la sécurité peut justifier la suspension des libertés politiques ?
Ou que seule une démocratie solide peut venir à bout des crises du pays ?
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