L’Éthiopie a ouvert ce mardi son mégabarrage de la Renaissance, son élaboration ayant duré quinze ans de travaux. Ce barrage hydroélectrique de plus de 6 000 MW, qui sera le plus important d’Afrique, en le situant sur le Nil Bleu, le gouvernement éthiopien est parvenu à faire de lui un objectif d’importance historique pour le peuple éthiopien, selon le Premier ministre Abiy Ahmed.
Un moteur pour l’économie nationale
Le barrage représente l’espoir d’une indépendance énergétique pour l’Éthiopie, alors que des millions de ménages manquent encore d’électricité. Avec une puissance installée record, il devrait propulser le pays vers une nouvelle phase du développement et lui donner son rôle de locomotive économique dans la Corne de l’Afrique. Pour la population, qui a toujours mis la main à la poche, l’inauguration est une question de fierté et de souveraineté.
Des tensions régionales ravivées
Pourtant cette fête apparaît comme un avertissement pour les voisins d’Addis-Abeba : L’Égypte et le Soudan, qui tirent toute leur eau du Nil pour nourrir leurs populations, craignent que le remplissage du barrage ne tarisse leurs approvisionnements. Les négociations tripartites n’ont jamais débouché sur un accord définitif depuis plus d’une décennie, et l’inauguration du barrage, au lieu d’apaiser les tensions diplomatiques sur la gestion du fleuve, vient au contraire les Ranimer.
Entre espoir et incertitude
Pour les Éthiopiens, ce mégaprojet est une revanche sur l’histoire : un outil de progrès bâti par et pour le peuple. Mais pour la région, il illustre aussi le dilemme africain face aux ressources partagées : comment transformer une richesse naturelle en moteur commun, sans en faire une source de conflits ?
Le Nil, fleuve nourricier depuis des millénaires, reste aujourd’hui plus que jamais au cœur des luttes de pouvoir, de survie et de souveraineté.
Rédaction : Aina A. – Gate of Africa Magazine
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