Ouagadougou – 1er septembre 2025 – Le Burkina Faso a franchi un nouveau pas dans sa législation sur les mœurs. L’Assemblée législative de transition a adopté à l’unanimité une loi interdisant les relations homosexuelles, punies désormais de 2 à 5 ans de prison, accompagnées de sanctions financières.
Ce texte, amendement du code de la famille, reflète la volonté affichée du régime militaire dirigé par le capitaine Ibrahim Traoré, au pouvoir depuis le coup d’État de septembre 2022. Selon les autorités, cette loi vise à protéger les valeurs traditionnelles du mariage et de la famille, considérées comme piliers de la société burkinabé. Le ministre de la Justice, Edasso Rodrigue Bayala, a qualifié les actes homosexuels de « comportements contraires aux normes culturelles ».
Si ce texte bénéficie d’un certain soutien national, il suscite une vive inquiétude au sein des organisations de défense des droits humains et de la communauté internationale. Ces dernières dénoncent un risque de répression accrue, avec des arrestations arbitraires et une restriction des libertés individuelles.
Pour le gouvernement, cette mesure s’inscrit dans une posture politique plus large : affirmer l’indépendance du pays face aux influences étrangères et renforcer un sentiment nationaliste auprès de la jeunesse. Mais pour beaucoup, cette législation symbolise aussi une étape préoccupante vers l’exclusion et la stigmatisation des minorités.
Alors que le Burkina Faso tente de stabiliser un pays secoué par l’insécurité et les tensions sociales, ce choix législatif relance le débat sur les droits humains et les valeurs culturelles, entre tradition et modernité, entre sécurité et liberté individuelle.
Rédaction : Aina A. – Gate of Africa Magazine
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