Le Kenya replonge dans l’horreur. Dans le village côtier de Kwa Binzaro, 32 corps ont été exhumés, réveillant le souvenir encore douloureux de la forêt de Shakahola, où plus de 400 personnes avaient péri en 2023, victimes d’une secte chrétienne extrémiste.
Deux ans après ce drame qui avait ému tout le continent, la découverte interroge : que s’est-il passé depuis les promesses fermes du gouvernement de mettre fin à l’influence meurtrière de ces mouvements sectaires ? Pour de nombreux Kényans, l’annonce sonne comme un cruel rappel de l’impuissance — ou de l’inaction — des autorités.
À Nairobi comme à Mombasa, les critiques fusent. Associations de défense des droits humains et leaders religieux rappellent que plusieurs commissions d’enquête avaient été lancées après Shakahola. Mais aucune réforme concrète n’a suivi, et les communautés les plus vulnérables restent livrées à elles-mêmes, souvent séduites par des prédicateurs autoproclamés exploitant la pauvreté et le désespoir.
La foi, pilier de la vie quotidienne au Kenya, se retrouve une nouvelle fois instrumentalisée. La question centrale demeure : comment garantir la liberté religieuse, droit fondamental, tout en protégeant les citoyens des dérives mortelles de certains mouvements ?
Kwa Binzaro devient aujourd’hui un symbole. Un rappel que tant que justice et régulation ne suivront pas, le cycle des charniers risque de se répéter. Pour les familles endeuillées, au-delà des statistiques, c’est la dignité et la mémoire de leurs proches qui réclament enfin vérité et justice.
Par Aina A. – Gate of Africa Magazine
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