🗞️ Chapeau
D’un côté, une famille présidentielle déchue qui accuse le régime militaire de torture. De l’autre, une jeune femme mauritanienne violée et tuée, symbole d’une société qui peine à protéger ses citoyennes. Deux pays, deux drames, mais un même besoin urgent de justice et de vérité.
🇬🇦 Gabon : Sylvia et Noureddin Bongo rompent le silence depuis leur cellule
đź“Ľ Des preuves accablantes ?
Vingt mois après le coup d’État d’août 2023, qui a renversé Ali Bongo Ondimba, son épouse Sylvia Bongo et leur fils Noureddin Bongo Valentin s’expriment publiquement pour la première fois.
Dans un message relayé par leurs avocats, ils affirment avoir été victimes de tortures physiques et psychologiques en détention. Des vidéos et des enregistrements audio ont été présentés à la presse internationale, montrant, selon leurs défenseurs, des interrogatoires musclés, des privations de soins et un isolement carcéral prolongé.
« Ces traitements inhumains violent toutes les conventions internationales », dénoncent les avocats de la famille.
⚖️ Réaction du gouvernement gabonais
Le gouvernement de transition dirigé par le général Brice Oligui Nguema a qualifié ces accusations de « stratégie de diversion », visant à détourner l’attention des enquêtes pour corruption et détournement de fonds publics dans lesquelles Sylvia et Noureddin Bongo sont inculpés.
« Ce sont ceux qui ont abusé du pouvoir et pillé le pays qui veulent aujourd’hui se faire passer pour des victimes », a déclaré un porte-parole officiel.
L’opinion publique reste divisĂ©e : si certains voient en cette sortie mĂ©diatique une tentative de manipulation, d’autres dĂ©noncent une justice militaire opaque, sans droit de regard externe.
🇲🇷 Mauritanie : l’affaire Hawa, catalyseur d’une colère sociale
👩🏾‍🦰 Une vie fauchée, un peuple qui se lève
Le 29 mai dernier, Hawa, une jeune femme enceinte de 18 ans, a été violée puis assassinée dans une commune de la région du Trarza. Ce drame a provoqué un véritable choc national.
Des manifestations spontanées ont éclaté à Nouakchott et devant l’Assemblée nationale en début juin, exigeant justice pour Hawa mais aussi pour des dizaines d’autres victimes passées sous silence.
🧠La société civile monte au front
L’association « Femmes Debout » dénonce un climat d’impunité généralisée :
« Trop de dossiers de viols sont classés sans suite. Le cas d’Hawa doit être un tournant. »
Des ONG locales accusent également la police et le système judiciaire de lenteurs, négligences, voire complicités tacites dans les affaires de violences faites aux femmes.
📊 Un phénomène en hausse
Selon un rapport publié début 2025, les violences sexuelles et les féminicides sont en hausse de 18 % en Mauritanie. L’absence de centres d’accueil, de psychologues ou d’un cadre législatif fort fait de la protection des femmes un angle mort de la gouvernance.
📌 Deux pays, deux réalités, une urgence commune
Malgré des contextes très différents, les drames gabonais et mauritanien révèlent un malaise profond : la crise de confiance envers les institutions, qu’il s’agisse de la justice politique ou de la justice sociale.
Dans les deux cas :
- La parole des victimes est mise en doute
- Les autorités cherchent à reprendre le contrôle narratif
- La société civile joue un rôle central pour exiger des comptes
💬 Encadré – Une justice sans témoin est-elle encore une justice ?
« Au Gabon comme en Mauritanie, le silence autour des abus devient une arme de pouvoir. Briser ce silence est un acte de résistance. »
— éditorialiste de Gate Of Africa Magazine
🧠Conclusion
Entre le spectre de la torture politique au Gabon et les féminicides non élucidés en Mauritanie, c’est toute la question de l’État de droit en Afrique qui est posée. Tant que la vérité dépendra des rapports de force, et non des faits, ni les accusés ni les victimes ne pourront espérer justice. Mais grâce à la vigilance des citoyens, la lumière pourrait finir par jaillir.
✍️ Par Gate Of Africa Magazine
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