Soudan – Une nouvelle tragédie frappe le Kordofan-Nord. Le village d’Oum Garfa a subi un assaut meurtrier des Forces de soutien rapide (FSR). Au moins 48 civils ont été tués, selon une organisation locale prodémocratie. Alors que le conflit entre l’armée soudanaise et les paramilitaires s’enlise, ce sont toujours les innocents qui paient le prix fort, dans un silence international choquant.
Un village encerclé, puis réduit en cendres
Dimanche 14 juillet, les FSR ont lancé un raid brutal contre Oum Garfa, situé à l’est d’El-Obeid. Armées de mitrailleuses lourdes, elles ont encerclé le village et semé le chaos pendant des heures. Des maisons ont été incendiées, des civils exécutés, d’autres ont disparu.
Le comité de résistance local déclare :
« Les 48 victimes étaient tous des civils non armés — des femmes, des enfants, des personnes âgées. »
Les FSR, une machine de guerre incontrôlable
Depuis avril 2023, les FSR du général Hemeti (Mohamed Hamdan Dagalo) sont accusées d’atrocités : exécutions, violences sexuelles, pillages, et usage de la famine comme arme.
Autrefois alliées de l’armée, elles luttent maintenant pour le contrôle du Soudan, ciblant des régions stratégiques comme le Darfour et le Kordofan. Ce dernier, carrefour vital, est devenu l’épicentre de cette guerre sans fin.
Un Kordofan à bout de souffle
Cette attaque s’ajoute à une crise humanitaire qui empire. Les services de base sont à l’arrêt, les récoltes détruites, et les routes humanitaires sont devenues des pièges mortels.
Un travailleur humanitaire local témoigne :
« Les familles fuient vers les montagnes, sans eau ni nourriture. Le Kordofan s’effondre sous nos yeux. »
Un conflit que le monde oublie ?
Plus de 15 000 morts et 10 millions de déplacés : c’est le bilan de la guerre civile soudanaise, selon l’ONU. Pourtant, cette crise reste largement ignorée par les médias et les gouvernements, préoccupés par d’autres conflits.
Les négociations menées par l’Union africaine et les pays du Golfe sont bloquées. Pendant ce temps, les crimes de guerre s’accumulent, dans une impunité presque totale.
Sources croisées
Comité de résistance d’El-Obeid
OCHA (ONU) – données au 15 juillet 2025
Rapports de Human Rights Watch
Enquêtes régionales (Sudan Tribune, Al Jazeera)
Témoignage
« Ils sont arrivés avec des armes lourdes. Ils ont tué mon cousin devant moi et brûlé notre maison. Ma mère… je ne sais pas où elle est. »
— Hassan A., survivant de l’attaque d’Oum Garfa
Conclusion
Le drame d’Oum Garfa montre la brutalité d’un conflit qui ravage le Soudan dans une indifférence glaciale. Ce massacre n’est pas un accident, mais une stratégie. Tant que la communauté internationale détournera le regard, les FSR continueront de tuer et de détruire. Il est temps d’agir — avant qu’il ne reste plus rien.
Djayns – Gate of Africa Magazine
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