🗞️ Chapeau
À 91 ans, Paul Biya reste, depuis 1982, le président du Cameroun, battant des records de longévité au pouvoir en Afrique. Alors que les élections présidentielles approchent en 2025, aucune succession claire ne semble se profiler. La question est sur toutes les lèvres : le Cameroun connaîtra-t-il un jour une alternance démocratique, ou le chef de l’État a-t-il « avalé la clé » du changement politique ?
🔍 Corps de l’article
🧓 1. 42 ans au pouvoir : entre stabilité et immobilisme
Paul Biya, arrivé au pouvoir en novembre 1982 après la démission d’Ahmadou Ahidjo, cumule plus de quatre décennies à la tête de l’État camerounais. Présenté par ses partisans comme un garant de la stabilité dans un pays ethniquement et linguistiquement fragmenté, son règne est vu, par une partie de la jeunesse, comme le symbole d’un verrouillage total de la scène politique.
Malgré une Constitution modifiée à plusieurs reprises (notamment en 2008 pour supprimer la limitation des mandats), aucun dauphin officiel n’a jamais été désigné.
🗳️ 2. Une démocratie verrouillée de l’intérieur
Les élections au Cameroun sont régulièrement entachées d’irrégularités, dénoncées par l’opposition et les observateurs internationaux.
- Maurice Kamto, arrivé en deuxième position lors de la présidentielle de 2018, revendique toujours la victoire.
- Le parti au pouvoir, le RDPC, contrôle à la fois l’exécutif, le législatif et une large part des institutions administratives et médiatiques.
Un système que de nombreux analystes décrivent comme une « démocratie de façade », où l’alternance est rendue structurellement impossible.
👥 3. Une jeunesse sans perspective politique ?
Avec plus de 60 % de la population âgée de moins de 30 ans, le Cameroun affiche un décalage générationnel flagrant entre ses dirigeants et ses citoyens.
Nombre de jeunes ne se sentent pas représentés, ni par les partis d’opposition traditionnels, ni par les figures vieillissantes du pouvoir. L’exode intellectuel et la montée du désenchantement politique en sont des conséquences directes.
« On ne vote pas, parce qu’on sait que le résultat est déjà décidé », confie un étudiant à Yaoundé.
🏛️ 4. Le flou autour de la succession
La question de la succession de Paul Biya reste un tabou. Si certains membres du RDPC évoquent discrètement son fils Franck Biya comme possible héritier, aucune annonce officielle ne vient confirmer cette hypothèse.
L’absence de débat public, la répression des voix dissidentes et les manœuvres internes du régime laissent planer un climat d’incertitude, voire de tension, sur la présidentielle de 2025.
🌍 5. Quelles conséquences pour l’Afrique centrale ?
Le Cameroun reste un pays pivot dans la région, avec une armée puissante et une position stratégique sur le Golfe de Guinée. L’absence d’alternance crédible pourrait accentuer les risques :
- Instabilité institutionnelle, comme au Gabon ou au Tchad
- Montée de mouvements séparatistes, notamment dans les régions anglophones
- Démobilisation citoyenne, dans une région déjà fragile sur le plan démocratique
💬 Encadré / citation mise en valeur
« Paul Biya n’a pas simplement verrouillé le pouvoir. Il l’a annexé à son destin personnel » — politologue camerounais, Douala
📌 Vérification des sources
- Constitution camerounaise, révisions 1996 et 2008
- Rapports d’International Crisis Group et d’Amnesty International (2020–2024)
- Entretiens avec des militants de la société civile (via réseaux sociaux)
- Archives électorales de 2018 : Cameroon Election Results – Elecam
đź§ Conclusion
Le Cameroun est à la croisée des chemins : soit il amorce une transition démocratique organisée, soit il s’enfonce dans une impasse politique à hauts risques. Paul Biya, en refusant d’ouvrir le jeu politique ou de clarifier sa succession, continue d’alimenter la frustration de tout un peuple. Reste à savoir si les urnes de 2025 sonneront enfin l’heure du changement, ou la continuité silencieuse d’un pouvoir à vie.
✍️ Gate Of Africa Magazine
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