🇸🇳🇨🇮 Sénégal – Côte d’Ivoire : qui gagnera la course à l’émergence ?

Gate of Africa Magazine | Juin 2025

⚖️ Deux modèles, deux visions

D’un côté, le Sénégal de Bassirou Diomaye Faye, chantre d’un souverainisme économique assumé. De l’autre, la Côte d’Ivoire d’Alassane Ouattara, bâtie sur un modèle libéral classique, très intégré aux réseaux financiers internationaux. Deux locomotives de l’Afrique de l’Ouest francophone, deux trajectoires économiques désormais en compétition directe sur le chemin de l’émergence.

🌍 Le choix du souverainisme sénégalais

Arrivé au pouvoir en mars 2024, Bassirou Diomaye Faye a engagé une rupture nette avec ses prédécesseurs : retrait progressif du franc CFA, audit des contrats miniers et pétroliers, et relance de la production locale.

🗣️ « Il ne peut y avoir de développement sans souveraineté économique », martèle le nouveau président, soutenu par son Premier ministre Ousmane Sonko.

Cette orientation audacieuse séduit une frange importante de la jeunesse, mais inquiète les bailleurs de fonds. Le pari est risqué : le Sénégal mise sur ses nouvelles ressources pétrolières et gazières pour tenir ses engagements, mais le cadre juridique et l’instabilité fiscale pourraient faire fuir les investisseurs étrangers.

💼 La stratégie libérale ivoirienne

À l’inverse, la Côte d’Ivoire s’est affirmée depuis 2011 comme un pôle de stabilité pro-business. L’administration Ouattara a bâti sa croissance sur les investissements massifs en infrastructures, l’agriculture de rente, et l’accueil favorable des grandes entreprises.

📈 En 2024, le pays a signé près de 7 milliards de dollars de partenariats avec des groupes américains dans les secteurs de l’énergie et des mines.

Le revers de la médaille ? Une dépendance accrue à l’étranger, et des inégalités internes encore marquées, notamment dans le nord et l’ouest du pays.

📊 Les indicateurs clés : un match serré

⚔️ Une rivalité régionale aux ambitions panafricaines

Le Sénégal et la Côte d’Ivoire ne se contentent plus d’un leadership local. Dakar cherche à incarner une nouvelle génération panafricaine, émancipée des logiques coloniales, tandis qu’Abidjan mise sur une intégration régionale renforcée au sein de la CEDEAO et une influence croissante au sein des institutions financières internationales.

Les deux capitales africaines s’affrontent aussi sur le terrain des infrastructures, des télécoms, de l’enseignement supérieur et de l’innovation numérique.

🔮 Conclusion : l’avenir dira qui a vu juste

La Côte d’Ivoire avance vite, mais selon un modèle éprouvé et dépendant de la conjoncture internationale. Le Sénégal, lui, prend des risques importants, dans l’espoir d’un modèle endogène de développement.

Qui remportera cette course à l’émergence ? Cela dépendra autant de la stabilité politique que de la capacité de chaque pays à mobiliser ses ressources internes, à maîtriser ses équilibres sociaux et à bâtir une économie résiliente.

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