𝐒𝐨𝐦𝐦𝐞𝐭 𝐝𝐞 𝐥’𝐈𝐀 𝐚̀ 𝐏𝐚𝐫𝐢𝐬 : 𝐋’𝐀𝐟𝐫𝐢𝐪𝐮𝐞 𝐞𝐭 𝐥’𝐨𝐜𝐞́𝐚𝐧 𝐈𝐧𝐝𝐢𝐞𝐧 𝐚̀ 𝐥’𝐚𝐮𝐛𝐞 𝐝’𝐮𝐧𝐞 𝐫𝐞́𝐯𝐨𝐥𝐮𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐧𝐮𝐦𝐞́𝐫𝐢𝐪𝐮𝐞
Paris – 10 et 11 février 2025. Sous les dorures du Palais des Congrès de Paris, le Sommet pour l’Action sur l’Intelligence Artificielle (IA) a réuni plus de 60 chefs d’État, dirigeants d’entreprises technologiques et experts du numérique. Parmi eux, plusieurs représentants africains et de la région de l’océan Indien, déterminés à positionner leur continent sur l’échiquier mondial de l’IA.
Alors que l’Europe et l’Amérique du Nord mènent la course technologique, l’Afrique ne veut plus rester spectatrice. L’intelligence artificielle représente un potentiel économique de 2 900 milliards de dollars pour le continent d’ici 2030, selon un rapport de la Banque africaine de développement (BAD). Mais derrière ces projections optimistes, des défis colossaux demeurent.
𝐋’𝐀𝐟𝐫𝐢𝐪𝐮𝐞 𝐞𝐭 𝐥’𝐨𝐜𝐞́𝐚𝐧 𝐈𝐧𝐝𝐢𝐞𝐧 : 𝐮𝐧 𝐦𝐚𝐫𝐜𝐡𝐞́ 𝐞𝐧 𝐝𝐞𝐯𝐞𝐧𝐢𝐫
L’Afrique, avec plus d’un milliard d’habitants, est l’un des marchés les plus dynamiques en matière de transformation numérique. Si le taux de pénétration d’Internet a bondi de 9 % en 2010 à 43 % en 2024, il reste encore bien en deçà de la moyenne mondiale (66 %).
Mais le retard technologique se transforme en avantage compétitif : le continent, encore peu structuré sur le plan numérique, peut intégrer directement les nouvelles générations de technologies IA, sans passer par les transitions laborieuses qu’ont connues les pays industrialisés.
La Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), opérationnelle depuis 2021, pourrait voir le commerce intra-africain croître de 52,3 % d’ici 2030. Un terrain fertile pour le développement de l’IA appliquée aux fintechs, à l’e-commerce et à la logistique.
« L’Afrique est en train de redessiner son économie grâce à la digitalisation. L’IA est une opportunité unique pour accélérer son développement et renforcer sa souveraineté technologique », souligne Akinwumi Adesina, président de la BAD.
𝐈𝐧𝐯𝐞𝐬𝐭𝐢𝐬𝐬𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭𝐬 𝐞𝐭 𝐟𝐢𝐧𝐚𝐧𝐜𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭𝐬 : 𝐥𝐞𝐬 𝐠𝐫𝐚𝐧𝐝𝐞𝐬 𝐦𝐚𝐧œ𝐮𝐯𝐫𝐞𝐬 𝐨𝐧𝐭 𝐜𝐨𝐦𝐦𝐞𝐧𝐜𝐞́
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. En 2024, les startups africaines spécialisées en IA ont levé plus de 2,3 milliards de dollars, un record. Parmi les hubs technologiques les plus dynamiques, on retrouve :
• Le Nigeria et ses 120 millions d’utilisateurs mobiles, fer de lance de l’IA appliquée aux fintechs.
• L’Afrique du Sud, première puissance technologique du continent, avec plus de 60 % des startups IA africaines.
• Le Kenya, précurseur du paiement mobile avec M-Pesa, qui intègre de plus en plus l’IA dans ses services financiers.
• Madagascar et Maurice, nouveaux pôles d’innovation, qui misent sur le développement des data centers et des services cloud.
Pour encourager ces avancées, la Banque mondiale et la BAD ont annoncé un fonds spécial IA de 5 milliards de dollars dédié aux infrastructures et à la formation.
« Nous devons bâtir un écosystème numérique robuste. Investir dans les talents et les infrastructures sera essentiel pour tirer parti du boom technologique en Afrique », affirme Vera Songwe, économiste spécialiste des marchés émergents.
𝐙𝐨𝐧𝐞 𝐒𝐀𝐃𝐂 : 𝐔𝐧𝐞 𝐩𝐥𝐚𝐜𝐞 𝐟𝐨𝐫𝐭𝐞 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐥’𝐈𝐀 𝐞𝐧 𝐀𝐟𝐫𝐢𝐪𝐮𝐞 𝐚𝐮𝐬𝐭𝐫𝐚𝐥𝐞
Avec un PIB combiné de 720 milliards de dollars, la Communauté de Développement de l’Afrique Australe (SADC) attire l’attention des investisseurs étrangers. Ses atouts ? Une connectivité en forte amélioration, une croissance économique stable et une volonté politique d’intégrer l’IA aux politiques publiques.
• L’Afrique du Sud, où Google et Microsoft investissent massivement dans des centres de données.
• Maurice, hub numérique stratégique, avec un environnement fiscal favorable aux entreprises tech.
• Le Malawi, qui développe des projets d’IA appliqués à l’agriculture intelligente.
• La Tanzanie, où l’IA commence à transformer les services de santé et de logistique.
La zone SADC mise sur une intégration régionale forte pour capter une partie des flux d’investissements internationaux et renforcer sa souveraineté numérique.
𝐐𝐮𝐞𝐥𝐬 𝐝𝐞́𝐟𝐢𝐬 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐮𝐧𝐞 𝐈𝐀 𝐚𝐟𝐫𝐢𝐜𝐚𝐢𝐧𝐞 𝐬𝐨𝐮𝐯𝐞𝐫𝐚𝐢𝐧𝐞 ?
Si l’intelligence artificielle représente un levier économique puissant, plusieurs freins structurels persistent.
Infrastructure numérique limitée : Moins de 10 % des entreprises africaines disposent d’une connectivité Internet fiable.
Accès aux données : L’Afrique ne possède que 1 % des data centers mondiaux, freinant le développement d’outils IA locaux.
Régulation et cadre juridique : L’absence de lois encadrant l’IA laisse la porte ouverte à une dépendance technologique envers les grandes puissances numériques.
Formation et compétences : Seulement 5 % des universités africaines offrent des cursus spécialisés en IA.
Pour surmonter ces défis, plusieurs pays africains ont adopté des stratégies nationales IA. L’Afrique du Sud, le Kenya et le Maroc sont en avance sur la question, tandis que d’autres nations travaillent encore à définir des politiques publiques adaptées.
« L’Afrique doit se doter d’un cadre juridique clair sur l’IA pour éviter une dépendance excessive aux technologies étrangères », prévient Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’Union africaine.
𝐈𝐀 𝐞𝐭 𝐀𝐟𝐫𝐢𝐪𝐮𝐞 : 𝐮𝐧𝐞 𝐫𝐞́𝐯𝐨𝐥𝐮𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐞𝐧 𝐦𝐚𝐫𝐜𝐡𝐞
Le Sommet de l’IA à Paris a marqué une étape clé pour l’intégration de l’Afrique dans l’économie numérique mondiale. Alors que les investissements internationaux s’accélèrent, le continent a une opportunité unique de façonner son propre écosystème IA, en mettant en avant des solutions adaptées à ses réalités économiques et sociales.
Si les défis restent nombreux, les premiers signaux sont encourageants. L’Afrique, loin d’être une simple consommatrice de technologies, ambitionne de devenir un acteur majeur de l’IA mondiale. Un pari audacieux, mais loin d’être impossible.
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𝐆𝐚𝐭𝐞𝐨𝐟𝐀𝐟𝐫𝐢𝐜𝐚.𝐜𝐨𝐦 – 𝐌𝐚𝐠𝐚𝐳𝐢𝐧𝐞 𝐝𝐞 𝐥’𝐀𝐟𝐫𝐢𝐪𝐮𝐞 𝐪𝐮𝐢 𝐭𝐫𝐚𝐧𝐬𝐟𝐨𝐫𝐦𝐞 𝐥𝐞 𝐦𝐨𝐧𝐝𝐞.
𝐰𝐰𝐰.𝐆𝐚𝐭𝐞𝐎𝐟𝐀𝐟𝐫𝐢𝐜𝐚.𝐜𝐨𝐦 – 𝐀𝐟𝐫𝐢𝐜𝐚’𝐬 𝐌𝐚𝐠𝐚𝐳𝐢𝐧𝐞 𝐭𝐡𝐚𝐭 𝐭𝐫𝐚𝐧𝐬𝐟𝐨𝐫𝐦𝐬 𝐭𝐡𝐞 𝐰𝐨𝐫𝐥𝐝.