Un soutien diplomatique de plus pour Rabat
Le Portugal vient d’annoncer officiellement son soutien au plan d’autonomie marocain pour le Sahara occidental, rejoignant ainsi une tendance diplomatique amorcée par d’autres puissances européennes comme la France, l’Allemagne, les Pays-Bas et plus récemment le Royaume-Uni.
Dans une déclaration à la presse, João Gomes Cravinho, ministre portugais des Affaires étrangères, a salué la proposition de Rabat comme étant :
« la base la plus sérieuse, crédible et constructive pour parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable. »
Le plan marocain d’autonomie : de quoi s’agit-il ?
Depuis 2007, le Maroc propose d’accorder une large autonomie au Sahara occidental sous souveraineté marocaine, tout en rejetant toute perspective d’indépendance. Ce plan prévoit une gestion locale des affaires politiques, économiques et culturelles, mais sans rompre avec l’autorité centrale du royaume.
Le projet est soutenu par une trentaine de pays, dont les États-Unis, qui ont reconnu la souveraineté du Maroc sur ce territoire en 2020 sous l’administration Trump.
Lisbonne s’aligne sur Paris et Londres
Ce revirement portugais n’est pas anodin. Il traduit :
- Une reconfiguration géopolitique dans l’espace euro-méditerranéen,
- Un rapprochement stratégique avec Rabat, notamment sur les dossiers migratoires, sécuritaires et énergétiques,
- Un signal diplomatique fort envers le Front Polisario, qui continue de réclamer un référendum d’autodétermination sous l’égide de l’ONU.
Lisbonne, jusqu’alors prudente, rejoint ainsi la ligne politique de ses voisins européens : soutenir une solution « réaliste » plutôt qu’un processus bloqué.
Et le droit international dans tout ça ?
Le conflit du Sahara occidental reste non résolu depuis 1975, date du départ de l’Espagne. L’ONU considère toujours le territoire comme « non autonome » et appelle à une solution politique négociée entre le Maroc et le Front Polisario.
Mais sur le terrain, les positions s’enracinent :
- Le Maroc contrôle environ 80 % du territoire,
- Le Polisario, soutenu par l’Algérie, administre l’est désertique.
Ce soutien européen répété au plan d’autonomie pourrait affaiblir la légitimité d’un référendum prôné par le Front Polisario.
Gate Of Africa Magazine décrypte :
Ce nouvel appui illustre l’érosion progressive du consensus international autour de l’option référendaire. La diplomatie marocaine, proactive, récolte les fruits de sa stratégie d’influence en Europe. Pour les pays africains, cette évolution appelle à repenser leur posture diplomatique, entre solidarité continentale, réalités géopolitiques et intérêts économiques.
Et vous, que pensez-vous de ce soutien du Portugal ?
Est-ce une avancée vers la paix ou une entrave au droit des peuples ?
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