Une nouvelle ère : Trump mise sur le commerce
Avec le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, la relation États-Unis/Afrique connaît un tournant radical. Fini le traditionnel soft power par l’aide au développement. Place à une politique commerciale offensive. Washington ne cache plus ses ambitions : faire des affaires plutôt que de faire des dons. Ce changement est incarné par la formule désormais célèbre de Trump : « From Aid to Trade ».
Résultat : l’enveloppe d’aide humanitaire et de développement est en forte baisse, tandis que des accords commerciaux, à hauteur de 6 milliards de dollars, ont été signés depuis janvier 2025. Washington affirme vouloir établir une relation d’égal à égal, « gagnant-gagnant ». Mais sur le terrain, les États africains s’interrogent sur la réelle équité de ce virage.
Des taxes douanières inquiétantes
Les nouvelles règles du jeu s’accompagnent d’une politique protectionniste. 30 % de droits de douane sont imposés sur certaines exportations sud-africaines, notamment dans l’automobile et l’agroalimentaire. Le Lesotho, réputé pour son textile, subit 50 % de droits sur ses produits destinés au marché américain. Une claque économique pour ces pays qui comptaient sur l’accès préférentiel aux marchés occidentaux pour dynamiser leur industrie.
« Ce n’est pas une transition, c’est une rupture », affirme un haut diplomate africain. « Les États-Unis nous disent : produisez plus, vendez mieux, mais nous ferment les portes de leur marché. »
L’AGOA sous tension
Autre sujet brûlant : l’avenir de l’AGOA (African Growth and Opportunity Act), cet accord qui permet à de nombreux pays africains d’exporter en franchise de droits vers les États-Unis. Sa reconduction, attendue pour septembre 2025, est désormais incertaine. Si Trump refuse de la renouveler, des milliers d’emplois seraient menacés dans les pays africains les plus dépendants de cet accès au marché américain.
« L’AGOA n’est pas une faveur, c’est un outil de partenariat. Le supprimer serait un acte hostile », prévient le président sud-africain.
Une Afrique prise de court
Ce virage américain s’ajoute à la concurrence féroce entre grandes puissances sur le continent. La Chine renforce ses liens stratégiques. L’Union européenne défend une approche « verte » et régulée. Les BRICS avancent vers une coopération Sud-Sud. Dans ce paysage mouvant, l’Afrique doit redéfinir sa stratégie diplomatique.
Les pays africains plaident aujourd’hui pour des accords équilibrés, qui tiennent compte de leur niveau de développement et de leurs priorités sociales. Certains appellent même à une réunion d’urgence de l’Union africaine pour construire une réponse commune face à l’attitude américaine.
Le rôle de Gate Of Africa Magazine
Face à ces changements majeurs, Gate Of Africa Magazine reste mobilisé pour décrypter les enjeux géopolitiques, donner la parole aux acteurs africains et stimuler le débat public. Cette transformation de l’axe Washington–Afrique nous concerne tous : dirigeants, entrepreneurs, citoyens.
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